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IL ETAIT UNE FOIS 1720

Publié par Festival Historique

En deux années (1717-1719) , Le Grand Saint Antoine effectuera deux voyages. Une organisation bien établie : au début de l’été le vaisseau quitte le port de Marseille. Les achats des cargaisons s’effectuent dans les différents ports et comptoirs du Levant.               

1719 - On prépare le troisième voyage du Grand Saint-Antoine qui doit, préoccupation majeure, être rentable et rapporter beaucoup. Les gains deviendraient profits, les armateurs s’élèveraient encore plus haut dans la hiérarchie des négociants et Jean-Baptiste Chataud, abandonnant son commandement, suivrait probablement la même voie que celle des Bruny, Maurellet ou Roux, dit de Corse, le chemin des fortunes.
Le moment est venu pour donner au Grand Saint-Antoine une envergure commerciale autre. Le navire est sûr. Les armateurs peuvent investir dans ce troisième voyage.
La propriété du navire est ainsi divisée en vingt-quatre parts ou quirats. Généralement, c’est l’unité minimum d’un placement d’argent. Cette propriété donne droit à une portion équivalente d’affrètement pouvant être utilisée par le copropriétaire ou cédée le temps de l’expédition.
Ici, seulement quatre associés, donc peu de participants.

1) Jean-Baptiste Estelle, 1702, il est nommé consul à Seyde en Syrie et reste dans cette Échelle (du Levant) jusqu’en 1711. Durant ces neuf années, sa charge l’occupa beaucoup, surtout au plan commercial, et nombreux étaient les services qu’il pouvait et savait rendre. En qualité de consul, il signait régulièrement les patentes ou certificats de santé qu’il remettait aux capitaines des navires en partance pour Marseille, Toulon ou Livourne. Ce document justificatif donnait des informations sur la situation sanitaire de Seyde et la région alentour car les navires pouvaient porter en Provence un mal contagieux dont il fallait se protéger : la peste.
Il est élu depuis le 1er janvier 1719, pour une durée de deux ans, Premier échevin de la ville de Marseille. Il est le parrain de la fille du Capitaine Chataud.

2) La maison Guilhermy et Chaud, Louis Guilhermy,,Claude et Jean Chaud, sont les beaux-frères de Jean-Baptiste Chataud.
 

3) Antoine Bourguet est un négociant protestant originaire de Genève. Il a construit sa fortune de façon discrète. Il commerce avec le Levant mais également avec Saint-Domingue. Il possède au moins un navire et il commerce, comme beaucoup, avec les Échelles du Levant. De 1717 à 1719, à onze reprises, il assure ses cargaisons en provenance de Smyrne et du Levant, du royaume de Tunis et des Iles françaises d’Amérique. Les navires à bord desquels le fret est embarqué ne sont pas des moindres : vaisseaux, pinques, barques. Au nombre de ceux-ci figure en bonne place le Grand Saint-Antoine.
Dès le premier voyage de celui-ci, Antoine Bourguet se trouve attaché à ce vaisseau.

4) Jean-Baptiste Chataud est à la fois, situation alors fréquente, « intéressé » et capitaine du Grand Saint-Antoine.

Il se trouve investi d’un triple devoir: expérience, aptitude au commerce, autorité. On lui demande d’abord de bien conduire son navire, de le mener à bon port, d’aller comme de retour. Loin de son port d’attache, à terre, il devient commerçant, vendant et achetant pour le profit des copropriétaires du navire. De son sens du négoce peut dépendre ce que l’on appelle alors « le gros coup » : la richesse garantie pour celui qui a confié son argent aux mains du capitaine-commerçant. Pour négocier l’achat de ses marchandises de retour, il apporte nécessairement en ces lieux des capitaux et, peut-être, des produits fabriqués tels les draps du Languedoc.

Pirates barbaresques et corsaires peuvent être rencontrés à tout instant. Le risque d’être pris par l’ennemi dès la sortie du port est une réalité de tous les jours. L’île de Riou, entre Marseille et Cassis, est le premier repaire des corsaires. Quant aux îles d’Hyères proches de Toulon, c’est un lieu de prédilection pour surveiller, attendre et surprendre le bâtiment isolé.

Extraits: Un homme, un navire, la peste de 1720 - Michel GOURY

Aquarelle de Jean Marie GASSEND - Un homme, un navire, la peste de 1720

Aquarelle de Jean Marie GASSEND - Un homme, un navire, la peste de 1720

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