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IL ETAIT UNE FOIS 1720

Publié par Festival Historique

« Le neuf août 1717 le Sieur Jean-Baptiste Magy négociant de cette ville de Marseille tant en son propre que pour et au nom des sieurs intéressés au vaisseau le Saint-Jean-Baptiste, commandé par le capitaine Joseph Thomassin, a vendu au sieur Jean Chaud aussi négociant de cette ville le sus dit vaisseau ancré dans le port, de la portée d’environ sept mille quintaux autrement tant qu’il contient de fabrique hollandaise avec tous ses agrès armes apparaux et dépendances d’icelui suivant son inventaire que le dit Sr Chaud a déclaré avoir bien et dûment visité et trouvé à son consentement comme il a dit lors de la consignation qui lui en a été faite.
La présente vente est faite moyennant le prix et somme de douze mille livres que le dit Sr Magy confesse avoir reçu du Sr Chaud en argent comptant et l’acquitte duquel susdit vaisseau et ses dépendances.
Le dit sieur vendeur est dépouillé en faveur du dit sieur acheteur pour en jouir dès à présent à ses plaisirs et volonté promettant le dit sieur Magy au dit Chaud de lui faire avoir jouir et tenir le dit vaisseau et de lui être tenu de tout ce qu’un vendeur a été tenu de droit à un acheteur obligeant à ses frais tous ses biens présents et à venir tout comme si la présente vente privée avait été passée par devant notaire en double à Marseille l’an et jour susdit signé Magy et Chaud . »
Jean-Baptiste Chataud appose ensuite sa signature sur le livre d’enregistrement, le 24 septembre 1717. Nous constatons que le Saint-Jean- Baptiste est consigné sous le nom de Grand Saint-Antoine.
L’ordonnance de la Marine de Colbert permet aux armateurs de donner et de changer le nom d’un navire à la suite d’une transaction ou d’une transformation du bâtiment (mâture). Il suffit pour cela d’enregistrer l’acte au greffe de l’amirauté et de prouver que le changement est « fait de bonne foi et ne nuise à personne ». Nouveau propriétaire, nouveau capitaine et bientôt un premier voyage à organiser, il faudra assurer le bâtiment et les marchandises, c’est une démarche de prudence et de bon sens. L’acte fait ainsi connaître officiellement aux assureurs les modifications d’identité. La police d’assurance doit en effet, pour éviter toute contestation en cas de sinistre, comporter obligatoirement les noms du « Navire et de son Maître » tels qu’ils sont inscrits au greffe de l’amirauté.
Pour offrir au vaisseau nouvellement acheté une carrière animée d’horizons ambitieux, il faut en changer le nom, pour se l’approprier, pour le distinguer des autres, pour le différencier et pourquoi pas, pour le montrer.
Saint-Antoine est, si l’on en juge le nombre de bâtiments ainsi appelés, un saint qui suscite également un profond attachement. Nous connaissons déjà le Glorieux Saint-Antoine, quant à Grand Saint-Antoine, aucun autre bâtiment de mer, à Marseille, ne partage cette dénomination.
D’autre part, l’acquisition de ce vaisseau place définitivement Jean Chaud dans les rangs des négociants marseillais.
Dès à présent n’imagine-t-il pas l’avenir prometteur avec le Grand Saint-Antoine, à la recherche de la fortune !
 
Extraits du livre: Un homme, un navire, la peste de 1720 - Michel GOURY
Peut être une image de texte qui dit ’Le Grand Saint Antoine Le dernier voyage’
 
 
 
Annie Maunoir, Alain Cousin et 9 autres personnes
 
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