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IL ETAIT UNE FOIS 1720

Publié par Festival Historique

Il faut toujours compter sur le métier des marins car la navigation exige une grande expérience et une prise de conscience des dangers de la mer et des pièges des hommes. Pour écarter les dangers de la mer, il est indispensable de connaître le temps, d’affronter la puissance des tempêtes et la quiétude des embellies et des vents qui ont souvent des sautes imprévisibles ; c’est identifier les détours des côtes et reconnaître les astres. Afin de se soustraire aux pièges des hommes, on doit regarder, écouter et surprendre la moindre information ou indication sur la présence des Barbaresques, pirates et navires hostiles. Distinguer une voile amie d’une ennemie, évaluer les menaces d’une embuscade, sont le savoir de l’homme de mer.

Les marins grimpent dans la mâture, déhalent les écoutes, embraquent les amures. Les voiles se gonflent.    Le Grand Saint-Antoine s’incline sous la poussée du mistral et s’éloigne de la rade de Marseille. Dès lors, il échappe à l’absence de vent qui laisse les navires tomber dans les calmes et n’essuie pas les vents contraires qui obligent à louvoyer interminablement.

 « De vent debout sur vent portant, deux fois la route et trois fois le temps »

Smyrne, ville d’importance située en Anatolie, est sa destination. Ce port ottoman est un des pôles d’attraction du commerce international. Le pilote doit choisir son cap et prévoir déjà sa route de navigation.

Naviguer en 1719

Il faut distinguer la traversée au long cours ou navigation hauturière qui mène les marins aux Caraïbes et en Amérique, de la navigation côtière que connaissent toutes les mers fermées. En Méditerranée, on navigue de cap en cap, évitant de perdre de vue les terres. Ici, aucun risque de se perdre au grand large, on atteindra toujours une île ou un bras de mer. Le chronomètre n’est pas encore d’une grande exactitude, il fait attendre la fin du siècle pour disposer d’horloge- marine permettant d’établir la longitude. Le pilote doit donc estimer la route qu’il va suivre. Il ne s’agit pas d’une navigation au jugé, mais tout au contraire d’apprécier des données fournies par des calculs établis à l’aide d’instruments laissant une marge d’incertitude. Le pilote dispose, à cette époque, de quatre instruments pour déterminer la position du navire. Il inscrit dans son journal de bord les chiffres des relevés et reporte ensuite la route et le point sur la carte. Dans le langage de l’époque, il « pointe et compasse la carte ».

Dès le départ, il prend le cap choisi, se fiant au compas de route qui ne lui indique qu’une direction plus ou moins précise. Tant que le pilote distingue les terres, tirant parti de ses souvenirs visuels du profil des rivages, il n’est nul besoin de faire des points de relèvement, ni de calculer la vitesse du vaisseau. Lorsque les côtes s’éloignent et se perdent derrière l’horizon, il faut savoir à tout instant en quel endroit de la mer se trouve le navire dont la route est toujours altérée par la dérive.

Le loch permet d’apprécier la vitesse et la distance parcourue en un temps donné. Mais déterminer la vitesse du vaisseau est une opération toujours imprécise. Première erreur, déterminer le chemin parcouru. On ne mesure que le déplacement du navire à la surface et non pas par rapport au fond de la mer. La ligne de loch est jetée depuis le bord. La planchette lestée résiste à l’avancement du navire et affronte immédiatement les courants et les mouvements des vagues. Seconde erreur, évaluer le temps. La durée pendant laquelle l’homme de veille compte les nœuds qui filent est donnée par le retournement régulier du sablier ou de « l’horloge ».

Lorsque l’on s’éloigne des côtes, l’arbalestrille (ancien bâton de Jacob introduit au XIVe siècle) ou le quartier anglais permettent « de prendre la hauteur des astres ». Le relevé de la latitude s’effectue lorsque le soleil est proche du zénith, si celui-ci est visible, au moment où la cloche pique midi. On peut ainsi recaler l’estime défectueuse par des observations astronomiques. Les instruments à réflexion, octants et sextants, ne feront leur apparition qu’à partir des années 1730.

Quatrième instrument, la sonde, employée dès l’approche d’une terre aux contours inconnus ou dangereux. Tous ces appareils de navigation, certainement maniés à bord du Grand Saint- Antoine, contribuent au bon déroulement du voyage sans en assurer l’entière réussite.

7 - GRAND SAINT ANTOINE - LE DERNIER VOYAGE - LE GRAND DEPART
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