Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

IL ETAIT UNE FOIS 1720

Publié par Festival Historique

La peste de forme bubonique se développe pendant un à six jours. À la fin de cette incubation silencieuse apparaissent durant un à deux jours les premiers symptômes de la phase invasive: fièvre à 39° ou 40°, frissons, vomissements, céphalées, et apparition de petites phlyctènes, porte d’entrée des bacilles. L’évolution est rapide, deux jours au maximum, avec température à 40°, pouls dissocié, déshydratation, oligurie, vomissements, diarrhées, angoisse, faciès congestionné et bouffi, agitation ou prostration. Des douleurs inguinales et/ou axillaires surviennent ensuite autours de la phlyctène. Celle-ci, d’abord grosse comme une tête d’épingle, se développe, parvient à la taille d’une lentille, puis gonfle jusqu’à atteindre la grosseur d’une noix. Finalement, la peau nécrosée couvre le charbon pesteux ou « bubon ».

La mort survient dans 96 % des cas huit à dix jours après incubation.

Au-delà, le mal fait son œuvre et rares sont les malades qui se rétablissent. Il s’agit, dans ce cas, de la peste bubonique de forme lente. Cependant, elle peut se rencontrer sous une autre forme qui en 48 heures ou plus entraîne une mort subite de l’individu, sans apparition des bubons. Les phlyctènes se logent profondément sous le derme. Une différence que l’on explique aujourd’hui par le mode de contamination.

Les médecins et les chirurgiens de cette époque ne peuvent pas le savoir ; ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle, en 1894, qu’Alexandre Yersin découvrit l’agent infectieux responsable de la peste et comprit avec Émile Roux, deux ans plus tard, le rôle du rat dans le mode de transmission de la maladie. En 1898, Paul-Louis Simond, mit en évidence le rôle de la puce dans la propagation du mal et vecteur de contagion.

Le réservoir de germes est surtout le rat. Celui-ci vit à proximité de l’homme, notamment dans les ports. Selon le professeur Henri Hubert Mollaret : « Lorsque le rat meurt de la peste, l’animal est en phase septicémique. Les bacilles (Yersinia pestis) se multiplient à la fin de la maladie, et plus encore après sa mort, pendant que son cadavre se refroidit. Le refroidissement amène les puces, frileuses, à abandonner le cadavre, après avoir pris cependant la précaution de faire un dernier repas sanguin, précisément au moment où la septicémie est à son maximum. Lorsqu’elle rencontre un nouvel hôte, rat, homme ou autre, elle le pique mais le sang ne peut être absorbé en raison du bouchon bactérien. Il est régurgité sous la peau du nouvel hôte, de même que quelques bacilles provenant du blocage. Les bacilles ainsi injectés vont envahir l’organisme par voie lymphatique jusqu’aux aires ganglionnaires (aine, aisselle ou autres), où apparaîtront les bubons. Le bacille peut circuler des rats à l’homme (peste zootique) ou de l’homme à l’homme (peste démique). »

S’agissant de la peste lente, dès le moment de la contamination jusqu’au décès, huit à dix jours s’écoulent : une unique piqûre d’une puce pestigène suffit ainsi à donner la mort.

Concernant la peste prompte ou « fulminante » dont l’évolution de la maladie est rapide, l’hôte est piqué, non pas par une puce mais par une multitude d’insectes. La mort est foudroyante, conséquence d’un choc septique aigu.

Comment la peste est-elle montée à bord ?

La logique suggère que les quelques ballots achetés à Tripoli de Syrie sont entreposés aussitôt sur les marchandises chargées à Sour ou coincés dans les espaces laissés encore libres. Ils cachent, probablement, des puces infectées dans les fibres des tissus. Le passager turc embarqué en même temps que l’on chargeait les marchandises et qui vécut dans l’intimité de l’entrepont, a pu être piqué par des puces.

 

La Peste

La Peste

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article